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Ce plan d’eau de 48 km2 (à son remplissage maximal) est devenu un lieu de tourisme populaire pour tout l’Est de la France et au-delà, et un havre providentiel pour quantité d’espèces animales. Les soixante mille grues cendrées qui fréquentent le lac chaque année.

Suite aux importantes crues de la Seine à Paris en 1910 et 1924, l’État décida de désengorger le fleuve et ses affluents. Ainsi, en 1938, fut construit un premier lac-réservoir à Champaubert-aux-Bois de 450 ha. Cette partie du lac est aujourd’hui appelée le Vieux Der. Entre 1952 et 1974, l’Institution interdépartementale des barrages-réservoirs du bassin de la Seine qui gère aujourd’hui le lac, projeta puis mit en place la création d’un immense lac-réservoir.

La réalisation du lac du Der, sur la Marne, a entraîné l’engloutissement de trois villages du bocage champenois. Leurs habitants (environ trois cents) ont résisté en vain à la marche implacable de l’administration. En huit ans, ils ont été indemnisés et évacués ; puis on a rasé et incendié les bâtiments.

Construit depuis 1967, 89 digues retiennent l’eau et la  confine.  Le fond du lac est constituté d’argiles  en assure une impérméablité. Le lac du Der-Chantecoq est inauguré 3 janvier 1974 suivit de la mise en eau du lac  par le ministre de l’équipement de l’époque, Robert Galley. On n’a jamais retrouvé depuis le lac les inondations d’avant dans la vallée de la Marne et Paris.

Pour la réalisation du plan d’eau, il fallut détruire des hectares de forêt, des fermes, des étangs et trois villages. Augustin Moïse le maire du village s’est battu durant 25 ans contre le projet. Quand le préfet est arrivé dans le village il lui dit à la fin de la réunion : « Si je peux me permettre monsieur le prefet, si les parisiens sont assez cons pour contruire des maisons dans le lit majeur de la rivière où ça innonde réglièrement, c’est bien fait pour leurs gueules ». Il dira aussi « il n’y a pas de catastrophes naturelles il n’y a que la bêtise humaine. Il faut apprendre à vivre avec la nature et pas contre celle-ci. En montagne on ne construit pas un chalet dans un couloir d’avalanche » Depuis ces dires, 15 000 hectares de batiments on été constuits dans le lit majeur de la rivère.

Un village Musée.

Jules Rosier paysan et Augustin Moïse maire de Nuisement furent les porterurs de ce projet. Dans le site on découvre une immense maquette de bâtiments à pans de bois faite par Jules Rosier le paysan amoureux de son village. Tout y est représenté de façon réaliste à l’échelle 1/30e

Créé en 1999 par la volonté des anciens du village, le musée du pays du Der a été voulu pour conserver la mémoire et la vie traditionnelle des trois villages disparus. Le Village Musée du Der retrace les étapes de la construction du Lac du Der.

La mairie-école, l’église et son cimetière, la maison du forgeron ainsi qu’un pigeonnier de Nuisement-aux-Bois, ont, quant à eux, été reconstruits au Village Musée du Der à Sainte-Marie-du-Lac-Nuisement.

Vous pourrez y découvrir l'histoire poignante des trois villages détruits, la vie et les métiers d'autrefois.

Le musée se compose de plusieurs bâtiments à pans de bois, chacun abritant un thème différent comme par exemple,  des ateliers de vannerie de branches de tilleul pour tresser des paniers…cette technique ancestrale a été perdue.

Une bonne partie des villages engloutis est à 4 m à peine quand le lac est au niveau maximum. De nos jours, beaucoup de ruines sont toujours visibles plusieurs mois dans l année à marée basse, lorsque l'étiage est au plus bas en automne avant les pluies d'hiver. Il ne reste des trois communes englouties que l’église de Champaubert, aujourd’hui sur la presqu’île de Champaubert où, majestueusement elle se mire dans l'eau du lac comme si elle voulait saluer les villages disparus à jamais. La pire épreuve des habitants a été de voir les tombes ouvertes et les cercueils des defunts déterrés. Les restes ont été transférés dans le nouveau cimetière où enfin ils reposeront pour l'Eternité.

Dans ce village on fabriquait des poutres de chêne et on les transportait jusqu’à Paris.

Pour avoir toujours des poutres sous la main, on stockait dans l’eau le chêne fendu par les scieurs aux longues scies qui tranchaient directement le long du tronc. Le Chêne est l'arbre des forêts du Der. Le mot "Der" signifie Chêne chez les Celtes. Cet arbre est le symbole du Der. Il fut longtemps amené à Paris par la Rivière Marne, comme un radeau. On raconte que les poutres de la charpente de Notre Dame de Paris viendraient de cette forêt du Der abattue par" les scieurs de long". Lorsque ces hommes revenaint de Paris où ils vendaient le bois, ils accorchaient après la brague, longue perche pour se guider dans la rivière, un grand tissu rempli de vivres. Aujourd ‘hui encore on appelle les habitants de Saint-Dizier, les BRAGUARDS, ceci parce que les habitants du bocage ont été relogés dans des maisons et immeubles à Saint-Dizier.

La mare jadis, était  très importante , elle permettait d’y puiser l’eau pour éteindre les fréquents incendies. Un autre point important est l’agencement des maisons entre elles : on construit 2 maisons puis un espace,  le tout est configuré en quincone et comme la terre est argileuse on y creuse un trou au mileu,, la pluie en fait une mare qui servira à éteindre les feux si besoin. Lorsqu’une maison brulait, les habitants s’entr’aidaient et en 1 semaine la maison était reconstruite avec les poutres que l’on grattaient,  le torchis servait de ciment et d’isolant.

Un potager de légumes anciens et des jardins viennent compéter la visite : le jardin des insectes, hôtes particulièrement précieux pour les jardiniers. Des aménagements adaptés, des fleurs spécifiques et un endroit propice (prairie fleurie, mare et compost à proximité) en font un lieu conçu pour favoriser la reproduction des insectes.

Dans le village on racontait qu’une guérisseuse, l’arrière grand-mère Henriette du maire monsieur Moïse, savait soigner les coliques des nourissons grâce à sa connaissance des vertues thérapeutiques de la rhubarbe. Mais devenue veuve elle cherche un autre gain plus lucratif. Henriette alla donc chercher des sangsues sauvages dans les mares et les revendait aux hopitaux militaires de VITRY LE FRANCOIS (une somme équivalente aujourd’hui à 300€).Mais un jour, suite à de fortes précipitations les mares sont si remplies qu’elle ne peut plus chercher les sangsues. Par « hasard » un feu se déclenche et les habitants pour éteindre le feu puisent dans les mares ce qui descend le niveau de cette dernière, et Henriette peut de nouveau chercher ses sangsues. Mais la pluie redouble et un nouveau feu se déclare dans une dépendance. Cela parait suspect car aucune raison ne permet d’affirmer l’accident ; donc cela semble criminel. Les habitants décident de surveiller les maisons et

vont surprendre Henriette... et ce sera sa fin.Le château d’eau avec une vue imparable est sans aucun doute le meilleur point de vue sur

le lac du Der ! Il faut monter quelques marches maisle jeu en vaut la chandelle. Une vue à 360° sur le lac et le bocage vous regalera. Pour vous heberger consultez le Harras des Etalons, vous y serez très bien logés.

Lac du Der etiage dautomne 2 Charels Millet 12.2019

 

Merci d'avoir lu nos articles. Patricia et Charles MILLET

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