Partout dans le monde, les cultures fruitières sont ravagées par des attaques de pourriture acide qui dégradent les qualités organoleptiques avant la récolte (plus particulièrement les cerises, mais aussi le raisin).
Cette transformation en acide acétique est due à une petite mouche venue d’Asie et appelée Drosophila suzukii.
Originaire d’Asie du Sud Est, la D. suzukii a été découverte en 1916, décrite et observée au Japon en 1931 (source INRA Euphytia.inra.fr). Elle apparait progressivement en Chine et en Corée, puis plus tard en Russie, Inde, Birmanie et Thaïlande.
C’est dans les années 1980, qu’elle arrive en Amérique du Nord, à Hawaï plus particulièrement, en Californie en 2008, où on constate des dégâts sur les fruits rouges. En 2010, elle a atteint 27 Etats, particulièrement de la côte Est des Etats Unis. Depuis, elle ne cesse de progresser jusqu’à l’ensemble du pays.
En Europe, elle fait son apparition en 2008, d’abord en Italie, puis en Espagne avant que la Corse ne soit concernée en 2010. Aujourd’hui, cette espèce invasive a remonté tout le couloir rhodanien, l’Alsace, le bassin parisien et est passée outre Rhin.
Introduite vraisemblablement à l’état larvaire dans des fruits infestés en 2008 depuis l’Asie, la D. suzukii entraine des pertes considérables.
Cette mouche, dont une femelle peut pondre 300 œufs par semaine, ne se limite pas aux champs cultivés. Pierre GIROD doctorant à l’UNINE (Université de Neuchâtel en Suisse), a soutenu une thèse à ce sujet en 2018. Il s’est rendu en Chine et au Japon pour essayer de trouver des auxiliaires (prédateurs), mais pour le vignoble on redoute que cela puisse nuire à la faune locale.
Pierre GIROD a fait sa thèse sous la supervision d’Alexandre AEBI, maître d’enseignement et de recherche en agroécologie et de Ted TURLINGS, directeur du laboratoire pour la recherche fondamentale et appliquée en écologie chimique.